La VMC double flux s’est imposée comme un élément incontournable des habitations modernes, alliant confort thermique et qualité d’air intérieur. Mais cette technologie, aussi performante soit-elle, soulève des questions légitimes concernant sa consommation électrique et son impact sur la facture énergétique. Après avoir vu passer des milliers d’installations électriques dans ma carrière, nous pouvons affirmer que la VMC double flux représente un investissement énergétique judicieux, à condition de bien comprendre son fonctionnement et ses besoins en électricité.
Comprendre la consommation électrique d’une VMC double flux
Une VMC double flux consomme généralement entre 30 et 60 watts en fonctionnement continu, avec une moyenne autour de 40 watts. Cela représente approximativement 350 kWh par an, soit environ 0,9 kWh quotidien. Cette consommation peut sembler modeste, mais dans un contexte de hausse des prix de l’électricité comme celle observée en 2023 (+15% en février, +10% en août), il est légitime de s’interroger sur l’impact budgétaire de cet équipement.
Sur le terrain, nous avons constaté que la consommation réelle varie considérablement selon plusieurs facteurs :
- La puissance nominale du modèle installé
- L’efficacité énergétique de l’appareil (classe A+++, A++, etc.)
- La surface et la configuration du logement
- Le mode de fonctionnement choisi (vitesse de ventilation)
- La qualité de l’installation et de l’entretien du système
Certains fabricants comme Brink Climate Systems proposent aujourd’hui des modèles particulièrement économes, avec une puissance annuelle de seulement 26 watts. Ces équipements ne consomment que 227 kWh sur 12 mois, tout en offrant un gain de chauffage estimé à 4 000 kWh sur la même période. Un rapport particulièrement impressionnant que nous n’aurions jamais imaginé possible il y a encore quelques années dans le secteur.
En termes financiers, une VMC double flux entraîne généralement un surcoût d’électricité de 45 à 90 euros par an, selon les tarifs actuels du kWh. Ce montant fluctue évidemment en fonction des évolutions tarifaires pratiquées par les fournisseurs d’énergie.
Rendement énergétique et coefficient de performance

L’intérêt majeur d’une VMC double flux réside dans son excellent coefficient de performance (COP). Prenons l’exemple concret des systèmes Brink mentionnés précédemment : avec un COP de 20, ces équipements restituent 20 kWh de chaleur pour chaque kWh d’électricité consommé. Ce ratio exceptionnel explique pourquoi, malgré une consommation électrique constante, la VMC double flux reste un investissement rentable sur le plan énergétique.
Voici un tableau comparatif illustrant le rapport entre consommation électrique et économies de chauffage pour différents modèles de VMC double flux :
Puissance (W) | Consommation annuelle (kWh) | Coût annuel estimé (€)* | Économies chauffage estimées (kWh) | COP moyen |
---|---|---|---|---|
26 | 227 | 45 | 4000 | 17-20 |
40 | 350 | 70 | 3500 | 10-12 |
60 | 525 | 105 | 3200 | 6-8 |
*Basé sur un tarif moyen de 0,20€/kWh, susceptible d’évoluer avec les variations tarifaires
Dans notre pratique quotidienne, nous constatons que la performance réelle d’une VMC double flux dépend grandement de la qualité de son installation. Un système mal dimensionné ou incorrectement équilibré peut voir son efficacité réduite de 30 à 40%, annulant ainsi une grande partie des bénéfices attendus.
Pourquoi maintenir une VMC double flux en fonctionnement permanent
Une question revient souvent face aux hausses des prix de l’électricité : peut-on éteindre temporairement sa VMC double flux pour économiser de l’énergie ? La réponse est catégorique : une VMC double flux doit fonctionner en continu pour diverses raisons techniques et sanitaires.
En premier lieu, l’arrêt répété d’une VMC double flux expose le système à des risques de condensation dans les gaines, favorisant le développement de moisissures et d’agents pathogènes. Nous avons vu de nombreuses installations endommagées par cette pratique, nécessitant des interventions coûteuses de nettoyage voire de remplacement.
Le moteur de ces systèmes est par ailleurs conçu pour un fonctionnement continu. Les cycles d’arrêt et de redémarrage fréquents usent prématurément les composants mécaniques et électriques, réduisant significativement la durée de vie de l’appareil. Dans notre expérience, cette usure peut diviser par deux ou trois la longévité d’un système initialement prévu pour fonctionner 15 à 20 ans.
Rappelons également que la réglementation française (Arrêté du 24 mars 1982 relatif à l’aération des logements) impose un débit minimal de ventilation et proscrit l’arrêt complet des systèmes de VMC. Pour les utilisateurs souhaitant néanmoins optimiser leur consommation, les modèles autoréglables offrent plusieurs vitesses de ventilation, permettant d’ajuster les débits sans jamais descendre sous les seuils réglementaires.
- Maintenir un fonctionnement continu
- Privilégier une vitesse réduite plutôt qu’un arrêt complet
- Nettoyer régulièrement les filtres pour garantir l’efficacité
- Faire vérifier l’équilibrage du système tous les 2-3 ans
- Opter pour un entretien professionnel annuel

À l’heure où la transition énergétique s’accélère, la VMC double flux représente un maillon essentiel dans la chaîne des équipements permettant de concilier confort thermique et sobriété énergétique. Si sa consommation électrique reste modeste au regard des bénéfices apportés, elle mérite néanmoins d’être prise en compte dans le bilan énergétique global d’un logement.